Personne ne va rire

N’écoutant que son courage qui ne lui demandait rien, Caroline de Haas vient à nouveau de s’illustrer dans la guéguerre anti-Finkielkraut qui fait fureur chez les anti-fascistes d’opérette. On sait que ce  dernier a choisi de rejeter les accusations dont il fait l’objet en poussant le raisonnement jusqu’à l’absurde : “Je dis aux hommes : violez les femmes. D’ailleurs je viole la mienne tous les soirs et elle en a marre”. Stupeur dans la cervelle bien faite de Caroline de Haas, qui ne connaît pas le sens du mot antiphrase.

Ou bien cet homme fait effectivement l’apologie du viol, ce qui serait évidemment idéal pour notre accusatrice (mais présente le léger désavantage d’être complètement faux), ou bien la formule est ironique, et l’ironie n’a pas lieu d’être, puisque la souffrance ne saurait faire l’objet d’une plaisanterie. J’attends le moment où Caroline de Haas nous proposera d’interdire les plaisanteries sur la mort parce que mourir, vous comprenez, c’est assez douloureux comme ça. Un jour viendra où notre vaillante militante nous proposera de censurer A Modest Proposal de Jonathan Swift, parce que manger des enfants, quand même, ça ne se fait pas – même en plaisantant.

Un prophète

L’islamophobie est tellement répandue que le système produit des attentats pour pouvoir détester les musulmans plus facilement : telle est la nouvelle thèse de Monsieur Mélenchon. Jusqu’à présent le leader de la France dite Insoumise s’était contenté d’accuser le gouvernement français des crimes commis au nom d’Allah. Lassé d’excuser les islamistes après coup, Monsieur Mélenchon a décidé de frapper fort : les excuser avec un temps d’avance. C’est sa manière à lui d’avoir raison.

Comprenons bien le problème de Monsieur Mélenchon. Le leader de la France Insoumise n’est pas en guerre contre l’islamisme, mais contre le fait d’avoir tort. C’est pourquoi les Français n’apprendront rien sur le prochain attentat : rester dans le vague, voilà encore la meilleure façon de ne pas se tromper. L’important n’est pas de dévoiler l’identité exacte du circuit ou du commanditaire, l’important est que notre homme puisse jeter à la face du monde cette phrase qui l’obsède, la phrase qui le dévore, celle qui le vengera enfin de ses adversaires, de son futur échec, et, pour finir, du réel : “je vous l’avais bien dit”.