Un assez joli scandale

Un anthropologue est arrivé dans la ville. Il saute dans un taxi et se dirige vers l’Unesco. Notre homme est censé dire du mal de sa propre culture et beaucoup de bien de toutes les autres. Voilà qui paraît normal : n’est-ce pas ainsi que l’on se construit une image d’antiraciste, de nos jours ?

Seulement voilà : notre homme s’appelle Claude Lévi-Strauss, il n’a rien à prouver en matière d’antiracisme, et s’il sourit tout seul assis à l’arrière de ce taxi parisien, c’est parce qu’il a décidé de n’en rien faire.

Sa conférence (vouée à susciter parmi les Grandes Têtes Molles du vivre ensemble ce que l’auteur appelle « un assez joli scandale ») est reproduite dans Le Regard Éloigné (Plon, 1983). On a rarement pris autant de plaisir à renverser une doxa dominante, à sortir des clichés dans lesquels le pseudo-humanisme aimerait nous enfermer – bref, à penser seul et librement. L’histoire ne dit pas si l’auteur est rentré chez lui après la conférence ou s’il a choisi de serrer des mains parmi les antiracistes de pacotille qui peuplent les institutions culturelles, mais il est certain qu’il a choisi de la publier. Façon de prendre date avant que l’idéologie de l’UNESCO – ce wokisme avant l’heure – ne remporte la partie ?

On peut voir ça comme ça.

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