Monsieur Binet raisonne

Le Bourdieusien nouveau est arrivé. Son raisonnement binaire (Maître/esclave, dominant/dominé) le conduit tout naturellement à penser comme une pelle. Ce n’est pas qu’il soit bête. Disons simplement qu’il n’a pas de chance toutes les fois qu’il se met à penser quelque chose.

Extrait : « Quand il s’agit de défendre les Gilets jaunes, les musulmans ou Gaza, on ne tergiverse pas. Pas de “oui, mais”, pas de fausse pudeur, on ne se bouche pas le nez. Oui, il y avait certainement des complotistes antivax lepénistes parmi les Gilets jaunes. Oui, il y a visiblement parmi les musulmans de France des islamistes peu modérés qui ne sont ni très féministes ni très gay friendly et globalement hermétiques à la notion de laïcité. Oui, il y a à Gaza et ailleurs (sic) d’authentiques partisans du Hamas à coup sûr antisémites. Ces gens-là ne sont pas des anges, mais ils font partie des dominés. »

Après avoir rejeté toute espèce de « oui, mais », voici que notre militant construit son paragraphe ainsi :« Oui, cet islamiste est bien antisémite, mais cela nous arrange qu’il vienne grossir les rangs de la vraie gauche. ». On remplace le « oui, mais » de la vigilance par un « oui, mais » antisémite. C’est ce que Laurent Binet appelle, j’imagine, un progrès.

On croyait avoir touché le fond avec la radicalité des marxistes (Sartre : « Tout anticommuniste est un chien »), la Chine enchantée de Macciocchi ou l’éloge des Khmers rouges par Badiou dans le but — ô combien intelligent — de lutter contre la “propagande anticambodgienne”.

On n’avait encore rien vu.

Photo : prédiction d’intellectuel organique, 01/10/2020.

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