Kyiv en trois jours

« Je vous l’avais bien dit », expression préférée de tous ces politistes qui nous expliquent que l’Ukraine a perdu la guerre sous prétexte que l’Amérique vient de lui planter un couteau dans le dos.

Je signale à toutes fins utiles que Poutine voulait prendre l’Ukraine en trois jours.

Je signale à toutes fins utiles qu’il n’a conquis qu’une partie réduite du territoire ukrainien malgré une écrasante supériorité numérique, et que Moscou n’a toujours pas placé le pantin de son choix à la tête de l’État.

Je signale à toutes fins utiles qu’il ne faut pas confondre l’envoi de matériel militaire et le fait de se battre dans les tranchées après avoir embrassé sa femme ou son enfant.

La guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens, et si la politique visait à ramener le « petit frère » ukrainien à la maison, alors cette guerre est définitivement perdue.

Je comprends bien ce que la résistance d’un peuple peut avoir d’insupportable pour tous les commentateurs qui, depuis le début, ont pris le parti le répéter les mensonges du KGBiste est-allemand, mais les vautours devront attendre avant de festoyer sur la conquête néo-soviétique la plus abjecte du XXIe siècle.

Je place en exergue un court poème de Vasyl Mulik, pilote et poète, sorte de réponse de l’envoyé à l’envoyeur. Le lecteur retrouvera son témoignage très bientôt dans le reportage que je prépare ici sur les écrivains au front. Excusez-les d’être héroïques – ce n’est pas de leur faute – ils ne peuvent pas faire autrement.

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Київ за три дні…

За три тижні…

За три місяці…

За три роки…

Як діла, хуєсоси?

Kyiv in three days…

In three weeks…

In three months…

In three years…

What’s up, fuckers?

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