Modeste contribution à la campagne de Donald Trump

C’est la main sur le coeur – et même le bras tendu vers de la foule – que je vous adresse, Monsieur le Président, mes excuses les plus plates et les plus sincères. J’ai toujours pensé que l’admiration devait être réservée aux soldats anonymes qui pataugent dans la boue plutôt qu’à des milliardaires qui profitent des élections pour augmenter leur fortune personnelle, mais je réalise combien cette réaction, de ma part, était petite, franchouillarde et mesquine. Conformément à mon enquête sur l’assassinat de Samuel Paty, j’ai toujours pensé que la théologie n’avait rien à faire en politique, mais je réalise aujourd’hui que cette séparation est bonne pour les Mahométans – et non pour le Dieu des Chrétiens, lequel – voyez comme les choses sont bien faites – est le seul qui existe vraiment. Parce que j’ai perdu mon temps dans les livres au lieu de faire fortune, j’ai toujours donné raison à Ezra Pound quant à sa définition de l’esclave : « l’esclave est un homme qui attend un sauveur ». Mais Ezra Pound était un fasciste, ce qui, pour ma plus grande joie et mon indicible soulagement, n’est pas votre cas. Monsieur le Président, je vous envoie ce jour un chèque de 7 euros afin de participer, moi aussi, à la fête. J’ai bien conscience que ma contribution est assez modeste, mais, comme on dit chez nous, il n’est jamais trop tard pour bien faire.

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